L’usine 2.0: une révolution déjà en route

Chris Anderson, l’auteur à l’origine des concepts de Long Tail et de Freemium, vient de publier un essai sur l’impact des nouvelles technologies sur la production industrielle aux prétentions toujours aussi modestes: Makers: The new industrial revolution. Encore une fois, Anderson ne réinvente rien, mais il lui donne une jolie touche marketing (en prenant le crédit au passage…).

Wikispeed: une voiture exceptionnelle conçue en co-design

Son essai reprend à peu près ce que Michel Bauwens de la Fondation P2P pour Peer Production, Peer Governance et Peer Property nous racontait il y a dix jours dans le cadre d’une présentation à l’école des communs, un événement organisé par Communautique et Remix biens communs.

Néerlandais francophile, M. Bauwens soutient que nous sommes à la fin d’une époque et que vivons un changement fondamental de logique productive aussi important que celui du passage de l’esclavage au servage à la fin de l’empire romain et du servage au travail, conséquence du passage du Moyen-Âge à l’ère industrielle.

À preuve, le projet de développement d’une voiture en co-design appelée Wikispeed. Cette voiture sport modulaire peut accélérer de 0 à 60 km/h en 5 secondes, ne consomme que 2,1 litres aux 100 km, dispose d’une carrosserie biodégradable et elle ne coûte que 24 000 $ à produire. Et surtout, elle a été développée en un temps record (trois mois) en mode « agile » par une équipe distribuée un peu partout dans le monde, un procédé appelé « extreme manufacturing« .

On applique les principes du logiciel libre au développement manufacturier: pas de capital financier, propriété partagée, valeur demeure dans la sphère publique et elle est créée par le partage des connaissances. Ce changement de logique productive est inévitable, dit-il. Toute organisation qui opte pour une philosophie de design libre (open design) ne peut que remporter la palme de la compétitivité.

Le changement se vit sous nos yeux. Mais qui en profitera? Les entreprises qui risquent d’en prendre le contrôle? Les sociétés publiques qui sauront l’exploiter pour le bien commun?

Ou, comme le souhaite M. Bauwens, les entreprises coopératives et d’économie sociale qui intègrent déjà le fonctionnement collaboratif et coopératif? Disons qu’il y a loin de la coupe aux lèvres…

L’Alliance numérique a manqué le bateau

Tout ça pour ça? Le nouveau site de l’Alliance numérique me semble tout droit sorti d’un magazine des années 70: design éclatant, rétro et surtout… ringard! Je comprends que l’Alliance veuille se rapprocher de l’industrie du jeu, mais de là à imiter les consoles Atari…

Et un menu de gauche qui glisse et fuit à l’approche de notre souris. Vraiment amusant.

Le design Web agile passe par le papier

Dans La Presse d’aujourd’hui (et un jour sur le site du Cefrio), Jacques Nantel déboulonne pour la énième fois les insuffisances des sites Internet québécois. Mal conçus, mal adaptés aux besoins de leur clientèle, plusieurs sites nuisent à l’image de marque des entreprises qu’ils représentent. L’explication serait simple: on ne se pose pas les questions fondamentales telles pourquoi faire un site ou quels objectifs veut-on atteindre.

C’est faux, tout simplement. Aujourd’hui, les entreprises et organisations savent très bien pourquoi elles font un site Web et les objectifs qu’elles veulent atteindre. C’est dans l’exécution qu’elles se plantent. Elles butent sur les détails, les specs techniques, le merveilleux gizmo graphique qui est donc beau… Le diable est dans les détails et nous fait oublier l’essentiel.

Daniel Lafrenière nous propose un moyen simple de chasser le diable dans son ouvrage le design web raisonné: faites des tests usagers durant tout le processus de design par le biais de prototypes de papier. Si, si, papier. La gourou du domaine, Carolyn Snyder a consacré un bouquin de 400 pages sur la méthode et donne même un séminaire sur la question au sein du groupe UIE.

En informatique, on parle de programmation agile. À quand le jour où on parlera de design agile?