Comment se faire des couilles en or dans l’industrie du vêtement

Columbia_ClubVous rappelez-vous du club de CD de la Maison Columbia? C’était il n’y a pas si longtemps, à l’époque des vinyles, des CD et des DVD. L’abonnement coûtait une misère et il vous donnait droit de recevoir par la poste une (belle?) sélection de CDs. Si vous n’aviez pas retourné les CD dans les dix jours, ils étaient à vous. Le hic! On vous envoyait toujours quelques extras sur le lot régulier qui étaient, eux, facturés au prix régulier. Avec le temps, on finissait par connaître vos préférences et les petits extras s’accumulaient au grand plaisir des actionnaires de Columbia.

Columbia est mort en 2010, mais pas le modèle d’affaires, puisque l’an dernier, le fleuron montréalais du vêtement pour hommes Frank & Oak remportait le grand prix Boomerang Infopresse du modèle d’affaires innovant (drôle d’appellation, comme si un modèle pouvait s’innover lui-même…). Le Club Frank & Oak est une brillante adaptation de la recette de Columbia: 3 items, 5 jours pour essayer. 100% gratuit, sauf si vous gardez les vêtements. Et ça marche!

Ça fonctionne d’ailleurs très bien aux États-Unis avec des Trunk Club et surtout Just Fab qui, après avoir tenté sa chance dans l’océan rouge de la vente de vêtements en ligne, a adopté en 2010 le modèle de l’abonnement. Just Fab compterait 13 millions de membres aux États-Unis, a connu une croissance de 257 % en 2012 et une diversification dans les souliers et les vêtements pour enfants, peut-on lire dans le Journal du Net.

J’admire la capacité de Frank & Oak de puiser dans les succès du passé pour se renouveler, cette fois-ci avec le modèle des soirées Tupperware. Ses fans très motivés ont ainsi mis sur pied des activités du genre 5 à 7 aux quatre coins de l’Amérique conçues pour se rencontrer, mais aussi pour se montrer à ses amis sous ses beaux atours. Étonnant!

Des startups grugent 10 G$ aux Proctor and Gamble et Unilever

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Les Proctor & Gamble et Unilever, ces géants de l’industrie des biens de consommation courante (PCG), perdent du terrain devant des PME agiles, innovantes et branchées sur le Web 2.0. Ils ont perdu 1,6 % de parts de marché, soit 10 milliards de dollars entre 2009 et 2012, rien de moins, pouvait-on lire récemment dans Advertising Age. Une glissade qui ne tient même pas compte des ventes sur le Web !

Les nouveaux gagnants du secteur: des startups et des entreprises spécialisées de moins de 100 millions $ de chiffre d’affaires.  Des entreprises qui sont agiles, capables de réfléchir, de fonctionner et d’agir comme des startups, et qui tirent profit de trois grands phénomènes concurrents:

1. Les goûts des consommateurs changent et les géants tardent à s’adapter 

Dans notre ère sociale, une expression de Nilofer Merchant que j’aime bien, on s’attend à pouvoir personnaliser ses biens et services, lesquels doivent même nous faire vivre une expérience. Un rince-bouche à saveur de pamplemousse rose et de mojito avec ça? Les marques doivent être aspirationnelles et pleinement à l’écoute de leurs clients, nous rappelle TrendWatching.com.

2. Les détaillants cherchent à se distinguer par des innovations et des produits de niche

En réponse à cette tendance, Sephora (2 milliards de ventes par année) et Walmart (faut-il le présenter?) offrent un traitement de faveur aux marques émergentes, histoire de se distinguer de la concurrence. Les détaillants déroulent le tapis rouge aux marques qui sont prêtes à apporter du soutien auprès des clientes en boutique.

3. Le commerce électronique sur le point d’exploser 

Citant l’analyste Sanford C. Bernstein, Adage estime que 5 à 9 % des ventes de ce secteur se font en ligne, où les petits acteurs sont très bien implantés, avec 25 % de leurs ventes en ligne. Et l’intention d’Amazon de bonifier son offre par l’ajout de produits exclusifs et nichés devrait les aider. Petit quizz: quelle est la marque de céréales la mieux vendue sur Amazon? Non, ce n’est pas les Cheerios…

4. Des géants empêtrés dans leur grandeur 

Un nouveau produit qui ne s’adresse pas au grand public ou à de grands segments de marché n’intéresse tout simplement pas les géants du CPG. Ces derniers ne sont pas structurés pour lancer et gérer des produits de niche et choisissent de laisser à d’autres ces segments. Le Web favorise pourtant le foisonnement d’une longue traîne (Long Tail) dans toutes les catégories. On peut vendre un nombre inimaginable de nombreux produits, chacun en petite quantité. Et le secteur des CPG en est un terreau idéal.

Le rapport Gagné: de l’aide pour quoi faire?

Carl-Frédéric De Celles évoque le rapport Gagné dans son billet sur l’Alliance numérique. Le rapport est dévastateur pour le programme des crédits multimédia et les « cités du multimédia » et lance quelques bonnes idées.

Les programmes n’ont pas créé d’emplois:

« On doit constater que depuis 2000, il n’y a globalement pas eu de création
d’emplois dans l’industrie des services des technologies de l’information. »

On a financé des déplacements d’emplois à l’intérieur du Québec :

« Pour le groupe de travail, les déplacements d’emplois constituent manifestement
un dérapage par rapport aux objectifs visés. On a en fait assisté dans certains cas
à une véritable délocalisation à l’intérieur du territoire québécois, ce qui, bien
entendu, n’était pas du tout le but recherché. »

Favoriser la création d’activités à forte valeur ajoutée;

Ici, on indique que l’aide doit bénéficier aux activités innovantes, soit « des activités soutenues dans le secteur des technologies de l’information correspondent au développement et à la fourniture de produits et services liés aux affaires électroniques, tels que
— les services-conseils reliés au développement de système,
— la mise à niveau de l’architecture technologique,
— la conception et le développement de solutions de commerce électronique. »

Intéressant, mais cette définition semble faire double-emploi avec les crédits R&D. Et surtout, l’innovation dans le Web n’est plus limitée aux technologies, mais à leurs usages. À suivre…

Alors voilà que le budget confirme l’octroi de crédits de 30% pour tous les employés d’entreprises qui oeuvrent dans les portails, moteurs de recherhce, sites web transactionnels. La définition est si vaste qu’elle couvre à peu près tout ce qui bouge en technologie au Québec. Vous pensez vraiment que l’industrie québécoise des TI a besoin d’aide?

Notre industrie s’abreuve de manière indécente aux mamelles de l’État…

Cvendu, cvaut pas cher

Six ans en retard sur le monde entier, la grosse Presse décide de s’attaquer au marché des petites annonces sur Internet, un marché qu’elle a déjà quasiment perdu. Sa solution? Un deal avec Livedeal.ca qui nous donne une imitation mal bâclée indigne de Gesca: Cvendu.ca. Tout y est copié et mal copié: les menus et le logo, inspirés de Google, le menu cheapette en 3D qui vient chapeauter la page et des images délavées qui viennent appuyer les liens hypertextes hyper-évidents. Quant au nom, ça nous rappelle un certain agent immobilier et son slogan musical omniprésent sur nos ondes.

Ça fait déjà quelques années que les ergonomes et les graphistes ont trouvé le moyen de produire de beaux sites efficaces. Faut croire que chez Gesca, on n’y est pas encore.

En tout cas, si ça vous intéresse, cvendu.com est toujours… à vendre!