Des startups grugent 10 G$ aux Proctor and Gamble et Unilever

32214156

Les Proctor & Gamble et Unilever, ces géants de l’industrie des biens de consommation courante (PCG), perdent du terrain devant des PME agiles, innovantes et branchées sur le Web 2.0. Ils ont perdu 1,6 % de parts de marché, soit 10 milliards de dollars entre 2009 et 2012, rien de moins, pouvait-on lire récemment dans Advertising Age. Une glissade qui ne tient même pas compte des ventes sur le Web !

Les nouveaux gagnants du secteur: des startups et des entreprises spécialisées de moins de 100 millions $ de chiffre d’affaires.  Des entreprises qui sont agiles, capables de réfléchir, de fonctionner et d’agir comme des startups, et qui tirent profit de trois grands phénomènes concurrents:

1. Les goûts des consommateurs changent et les géants tardent à s’adapter 

Dans notre ère sociale, une expression de Nilofer Merchant que j’aime bien, on s’attend à pouvoir personnaliser ses biens et services, lesquels doivent même nous faire vivre une expérience. Un rince-bouche à saveur de pamplemousse rose et de mojito avec ça? Les marques doivent être aspirationnelles et pleinement à l’écoute de leurs clients, nous rappelle TrendWatching.com.

2. Les détaillants cherchent à se distinguer par des innovations et des produits de niche

En réponse à cette tendance, Sephora (2 milliards de ventes par année) et Walmart (faut-il le présenter?) offrent un traitement de faveur aux marques émergentes, histoire de se distinguer de la concurrence. Les détaillants déroulent le tapis rouge aux marques qui sont prêtes à apporter du soutien auprès des clientes en boutique.

3. Le commerce électronique sur le point d’exploser 

Citant l’analyste Sanford C. Bernstein, Adage estime que 5 à 9 % des ventes de ce secteur se font en ligne, où les petits acteurs sont très bien implantés, avec 25 % de leurs ventes en ligne. Et l’intention d’Amazon de bonifier son offre par l’ajout de produits exclusifs et nichés devrait les aider. Petit quizz: quelle est la marque de céréales la mieux vendue sur Amazon? Non, ce n’est pas les Cheerios…

4. Des géants empêtrés dans leur grandeur 

Un nouveau produit qui ne s’adresse pas au grand public ou à de grands segments de marché n’intéresse tout simplement pas les géants du CPG. Ces derniers ne sont pas structurés pour lancer et gérer des produits de niche et choisissent de laisser à d’autres ces segments. Le Web favorise pourtant le foisonnement d’une longue traîne (Long Tail) dans toutes les catégories. On peut vendre un nombre inimaginable de nombreux produits, chacun en petite quantité. Et le secteur des CPG en est un terreau idéal.

Le moteur de recherche Bing mieux capable d’innover que Google?

Capture d’écran 2013-09-26 à 19.47.40

C’est le thème que développait le blogue Presse-citron récemment. Ils poussent même jusqu’à parler d’une « paralysie » du moteur de recherche Google. Ce dernier pourrait difficilement innover puisqu’il a un modèle d’affaires contraignant: la vente efficace de mots-clés aux enchères.  Tout petit changement risque de nuire au nombre de clics sur les résultats payants et donc des baisses draconiennes de revenus. Bing, une création de Microsoft, n’aurait pas cette contrainte, lui permettant ainsi de tester des innovations auprès de ses utilisateurs.

Bing se classe bon dernier dans le palmarès des moteurs de recherche aux États-Unis et c’est donc plutôt ceci qui explique cela. Mais quand même… Leur approche de tests en temps réel est brillante. Plutôt que d’appliquer une nouvelle interface pour tous, ils testent différentes options d’interfaces selon les thématiques. Mieux: ils vous suggèrent des recherches par le biais de capsules promotionnelles en bas de page, ce qui leur permet d’attirer un assez grand nombre de visiteurs et de valider quelle combinaison est la meilleure.

Ainsi, la recherche Beyonce Hair menait d’abord à des images de Beyonce, suivies de liens vers les derniers potins sur la comédienne, doublées d’un encadré qui extrait de Wikipedia des informations comme son anniversaire, des chansons et des suggestions de recherches basées sur les autres utilisateurs.

Ma recherche avec Costa Concordia remains found m’apportait son lot de nouvelles et d’explications, mais aussi des extraits de messages Twitter pertinents.

Costa Concordia me ramenait les photos d’abord (Beyonce était à bord?;-), les commentaires de mes amis Facebook et les fils Twitter les plus pertinents pour le sujet. Et comme je n’ai pas cliqué sur les photos, la seconde recherche me menait vers les nouvelles.

Google ajoute depuis longtemps autre chose que des sites web en guide de résultats de recherche. Bing pousse l’exercice beaucoup plus loin en créant l’équivalent d’une page média sur mesure ajustée selon les recherches. Ils n’ont rien à perdre, alors aussi bien tenter d’innover.  Et franchement, jusqu’à présent, c’est impressionnant.

Le nouveau Bing n’est déployé pour l’instant qu’aux États-Unis. Vous devrez d’abord modifier vos préférences pour l’essayer en choisissant « États-Unis – Anglais » comme pays/région.